Mistinguett

Une icône du Music Hall, reine des Années folles

C’est dans le quartier populaire d’Enghien-les-Bains que Jeanne-Florentine Bourgeois (alias Mistinguett) vit le jour le 3 avril 1875. Fascinée par le luxe des belles villas qui entourent le lac et la vie mondaine qui s’étalait au Casino, elle caressait des rêves de gloire…

A la fin du XIXe siècle, Enghien-les-Bains, son lac et son Casino attiraient déjà de nombreux visiteurs. A l’époque, il existait un kiosque à musique dans le Jardin des Roses où chaque semaine des concerts étaient organisés. Des grands galas étaient donnés au Casino et les premières pièces avaient lieu au théâtre.

Ce quartier fascinait la petite Jeanne qui rêvait de se faire remarquer et approcher les gens de la haute société. A force de passer son temps à rôder autour du Casino, Jeanne trouva une idée fructueuse… Elle décida d’aller trouver le directeur du casino et lui demanda de lui laisser « mettre sa petite boutique à l’air ». Devant tant d’aplomb et d’innocence, il éclata de rire et lui accorda volontiers ce qu’elle voulait. Son idée était d’aller cueillir des fleurs dans les champs et d’en acheter aux horticulteurs du coin pour les vendre aux riches visiteurs du Casino.

"Si l'on désire me connaître, il faut visiter mon Enghien"

Pendant toute une saison, elle installa donc sa table devant le Casino le plus chic de France, dès l’ouverture. Elle mit des fleurs aux boutonnières de ces messieurs et de soir en soir, elle se constitua une jolie cagnotte : un louis d’or à chaque boutonnière !

La vie nocturne autour du casino lui plut et les clients, eux, raffolaient de son air gavroche. Un jour, elle alla même apporter les fleurs commandées par la direction pour les artistes. Ce fut la première fois qu’elle entra dans les loges du théâtre et qu’elle concrétisa son rêve d’approcher les artistes.

Elle n’avait guère plus de 15 ans lorsqu’elle débuta sa carrière à Paris. De Jeanne-Florentine Bourgeois à Mistinguett, il n’y a qu’un pas et pourtant, que de volonté, que de travail, que de rage pour devenir enfin « La reine des années folles ».

Aujourd’hui, c’est dans le cimetière nord de la ville d’Enghien-les-Bains que repose Mistinguett.